Au début de la guerre, Français et Anglais pratiquent une stratégie d'attente, persuadés que "le temps travaille pour eux". Les ressources de leurs empires coloniaux - auxquelles ils ne doutent pas que se joindront un jour celles des Etats-Unis - leur semblent bien supérieures à celles de l'Allemagne. Le blocus maritime complété d'actions "périphériques" devrait encore l'affaiblir. Le temps leur permettrait aussi de combler le retard pris sur l'Allemagne en matière d'armement.

A cette stratégie de guerre longue, Hitler oppose celle de la "guerre éclair" (Blitzkrieg). En quelques semaines, la Pologne ^[1] en est la première victime. Après une invasion non moins rapide du Danemark et de la Norvège au printemps 1940, elle donne à la Wehrmacht une écrasante victoire en Hollande, en Belgique ^[2] et en France, en mai-juin 1940.

Cependant, ces victoires-éclair n'assurent pas au Reich nazi le succès définitif escompté. L'Angleterre - inaccessible à une invasion que Hitler prépare sans conviction - refuse de cesser le combat malgré les attaques aériennes sur ses villes de l'automne 1940. Une initiative de son allié fasciste italien perturbe les plans du dirigeant nazi. Mussolini a attaqué la Grèce fin octobre 1940. Pour lui éviter la défaite, la Wehrmacht doit attaquer la Yougoslavie et la Grèce au printemps 1941. Une nouvelle campagne éclair assure bien au Reich la domination des Balkans. Mais elle a détourné Hitler de son grand dessein: la conquête de "l'espace vital ^[4] " à l'Est, et l'écrasement du bolchevisme en URSS.

L'URSS est attaquée ^[5] est attaquée le 22 juin 1941. La Blitzkrieg y semble encore triompher jusqu'en décembre de la même année. A cette date, l'échec allemand devant Moscou marque la fin des initiatives victorieuses de Hitler. Ce premier tournant de la guerre est accentué par l'entrée en guerre des Etats-Unis que le Japon - allié de l'Allemagne - a attaqués le 7 décembre à Pearl Harbour ^[6] .