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'Un phénomène de masse: les ouvriers non-qualifiés'
 
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Un phénomène de masse: les ouvriers non-qualifiés

Avec l'afflux des ouvriers non-qualifiés, l'immigration allemande à Paris devint dans les années 30 et 40 un phénomène de masse. Le recensement de 1831 comptait environ 10.000 Allemands et Autrichiens. En 1849 ils étaient plus de 80.000. Certains observateurs parlent même de 120.000 Allemands à Paris.

 La plupart quittaient leur pays natal, où ils n'avaient plus de quoi vivre, pour trouver un emploi dans l'industrie à Paris. Ces immigrés appartenaient, dans leur grande majorité, aux couches sociales les plus démunies; ceux qui pouvaient se le permettre tentaient leur chance en Amérique. 

 Sur place, ces ouvriers non-qualifiés touchaient des salaires extrêmement bas. Pour eux, l'émigration était synonyme de prolétarisation. En tant que "travailleurs immigrés temporaires" (5), ces Allemands vivotaient dans la misère dans les quartiers pauvres de Paris, p.e. à Saint-Marcel entre le Panthéon et le Val-de-Grace dans l'ancien 12ème arrondissement (aujourd'hui 5ème arr.). Contrairement aux compagnons, les travailleurs émigraient souvent avec leurs familles. Ils vivaient tous ensemble, selon leur origine régionale, dans ce qu'on appelait à l'époque des "cités allemandes": plusieurs centaines de familles habitaient sous le même toit. 

Carte des arrondissements de Paris avant et après 1860

bleu: anciens arrondissements, chiffres romains;
jaune: nouveaux arrondissements, chiffres arabes;
ligne rouge: frontières des nouveaux arrondissements;
ligne jaune pointillée: frontières des anciens arrondissements.


Source: François Gasnault u.a. (s.l.d.d.), Sur les traces de vos ancêtres à Paris. La recherche des origines. Guide de recherches biographiques et généalogiques, Paris 1997.
Original: Fonds des Archives de Paris, cote cartes et plans 4938.


Pour endiguer la misère chronique qui touchaient les immigrés allemands, des organismes de secours furent crées par les Églises: la "Evangelische Mission unter den Deutschen in Paris" (1840) et la société de secours catholique "St. Joseph" (1850). En 1845, l'ambassade de Prusse fonda le "Deutsche Hülfsverein". Ce comité de bienfaisance était financé principalement par les princes allemands (6). Les associations fondées par les Églises proposaient aux compagnons un lieu de rencontre en dehors des rassemblements politiques et visaient à les protéger contre les "dangers" de la grande ville. Très vite, les oeuvres chrétiennes accordèrent leur aide matérielle, non plus exclusivement aux compagnons, mais à toute la population allemande de Paris. 

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