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'La spécialisation agricole: cultures spéciales, économie laitière et élevage agricole'
 
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La spécialisation agricole: cultures spéciales, économie laitière et élevage agricole

Une région qui s'étend des immensités glacées de la haute montagne aux contrées sèches méditerranéennes ne peut qu'offrir une grande palette en matière de productions agricoles [1] . En fait, près de la moitié des exploitations se trouvent en zone de montagne. C'est ce qui fait que les productions se placent globalement en deçà de la moyenne française. Certes, Rhône-Alpes émarge pour 8,6 % des exploitations du pays, mais leur production n'équivaut en 1998 qu'à 5,4 % du total national.

Fig. 26

L'agriculture dans la région Rhône-Alpes

 

 

 

 

 


Source: Michna d'après Fabriès-Verfaillie et al. 1993 (modifié)

Les actifs dans l'agriculture sont aujourd'hui 3 %. C'est dans les secteurs d'altitude que la situation est la plus problématique. Les structures agraires (petites exploitations, atomisation du parcellaire) et les facteurs naturels parfois défavorables entravent fortement la capacité innovatrice. L'abandon de superficies et la fermeture d'exploitations sont en accélération, particulièrement en Ardèche dans les secteurs de cultures en terrasses.

Parallèlement s'observe une polarisation de plus en plus prononcée: la tendance est au recul de l'agriculture de montagne et de la population traditionnelle au profit de grandes exploitations spécialisées, localisées dans les plaines et les piedmonts, qui pratiquent des cultures spécifiques. La production globale se répartit pour 60 % sur les cultures et 40 % sur l'élevage. Mais dans les deux cas, la concurrence d'autres régions agricoles européennes est sévère.

Les départements à l'Est (Ain, Isère, Haute-Savoie) sont ceux qui concentrent la majorité de la production laitière, ce qui représente 18 % du total. Dans les Alpes du Nord, cette production entre même pour les 3/4 du total. Le système "vertical" ancestral, qui se pratiquait depuis toujours dans le massif alpin, est en recul, et le nombre d'animaux inalpés diminue d'année en année, sauf dans les secteurs de production fromagère labellisée (tomme, reblochon, beaufort, Abondance, fourme). De renommée internationale est l'élevage de la volaille en Bresse principalement, où l'on bénéficie du label AOC "poulet de Bresse [2] ".

Très particulier est le système ambivalent d'économie agraire de la Dombes [3] , où, depuis le XIIe siècle, se combinent la pisciculture et l'agriculture dans les étangs. La surface des étangs atteint 12.000 ha (16 % du total français) et avec 2000 t./an, on a ici 35 % de la production nationale de poissons d'eau douce (carpes, brochets...). La Dombes est à cet égard la première région en France. Les carpes représentent pratiquement les 2/3 de la production exportée vers l'Allemagne.

La palette des produits de l'agriculture proprement dite est très fournie. La Région occupe la première place pour la production d'abricots (54 %), de pêches (30 %), de fruits rouges, et tient le second rang pour les cerises (30 %) et les poires (16 %). Un sixième de la production fruitière française provient de Rhône-Alpes, en particulier de la Drôme. L'arboriculture fruitière se concentre en effet dans la vallée du Rhône au Sud de Lyon, où parallèlement à l'aménagement du fleuve pour la production hydroélectrique ont été opérés un assainissement des surfaces agraires et une extension des périmètres irrigués. On doit mentionner dans l'arboriculture fruitière, dont les produits sont exportés vers les marchés étrangers, les noix et les châtaignes (40-50 % de la production nationale).

Fig. 27

La viticulture dans la région Rhône-Alpes

 

 

 

 

 

 

 


Source: Michna 2003

Très significative par sa valeur et son importance (17 % de la production agricole régionale) est la viticulture. En moyenne annuelle, les 60.000 ha de vignoble fournissent 3,3 millions d'hectolitres de vin. Pour 3 %, Rhône-Alpes participe à la production française de vin de table, mais la part des vins classés AOC entre pour 10 % dans le total national, tandis qu'elle couvre 70 % de la production régionale. En tête se trouvent le Beaujolais [4] et Côtes-du-Rhône [5] . Le Beaujolais représente 6 % et les Côtes-du-Rhône 12 % de la production nationale des vins AOC. La moitié de la production du Beaujolais est exportée, la Suisse et l'Allemagne étant les premiers acheteurs. Au Sud du département de la Drôme se trouvent à l'Est du Rhône les coteaux du Tricastin, alors que l'Ouest est le domaine des côtes du Vivarais.