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Emile Zola erklärte am 4. August 1891 der Tageszeitung "Matin" über den Sinn des Krieges:

" La guerre est nécessaire, utile, parce qu'elle est une des conditions mêmes de notre existence. […] Elle constitue un des principaux éléments du progrès, et chaque pas en avant qu'a fait l'humanité a été marqué par une effusion de sang […]. On a parlé et on parle encore de désarmement. C'est là une éventualité impossible, et, alors même qu'elle serait possible, nous devrions la repousser. Un peuple n'est fort, n'est grand qu'autant qu'il est armée, et je suis convaincu que le désarmement aurait pour résultat d'entraîner dans le monde entier une sorte de déchéance morale, d'affaissement général qui entraverait la marche en avant de l'humanité. Une nation guerrière a toujours prospéré, et tous les autres arts se sont développés en raison directe de l'art de la guerre. "

(Emile Zola in einem Gespräch mit der Zeitung Le Matin, 4. August 1891, zit. nach: Colette Becker, Gina Gourdin-Servenière, Véronique Lavielle, Dictionnaire d'Emile Zola, Paris 1993, S. 173-174)

Anlässlich des zwanzigsten Jahrestags der Schlacht von Sedan schrieb Emile Zola einen Artikel für die Zeitung "Le Figaro"

" Oui, il y a eu là un bain de sang nécessaire. La leçon, à cette heure, apparaît effroyable et profitable. Il ne restait peut-être que ce soufflet à notre orgueil, que cette saignée à nos veines, pour nous refaire une santé. […]

Personne, certainement, ne souhaite la guerre. […]

Seulement, la guerre est inévitable. Les âmes tendres qui en rêvent l'abolition, qui réunissent des congrès pour décréter la paix universelle, font simplement là une utopie généreuse. Dans des siècles, si tous les peuples ne formaient plus qu'un peuple, on pourrait concevoir à la rigueur l'avènement de cet âge d'or ; et encore la fin de la guerre ne serait-elle pas la fin de l'humanité ? La guerre, mais c'est la vie même ! Rien n'existe dans la nature, ne naît, ne grandit, ne se multiplie que par un combat. Il faut manger et être mangé pour que le monde vive. Et seules les nations guerrières ont prospéré, une nation meurt dès qu'elle désarme. La guerre, c'est l'école de la discipline, du sacrifice, du courage, ce sont les muscles exercés, les âmes raffermies, la fraternité devant le péril, la santé et la force.

Il faut l'attendre, gravement. Désormais, nous n'avons plus à la craindre. Le temps a travaillé pour nous, et on peut croire, maintenant, que le temps va travailler contre nos vainqueurs. Rien ne reste stationnaire, tout évolue à chaque heure qui sonne, se déplace et se modifie. Quiconque s'oublie au sommet, descend. Nous l'avons durement éprouvé, nous autres, si confiants, dans les succès légendaires de nos armes, à l'instant même où nous courions aux plus sanglants revers. L'Allemagne, si haute depuis vingt ans, est à l'apogée de sa puissance ; et ne semble-t-il pas déjà qu'un sourd craquement s'y fait entendre ? Les grands hommes de sa conquête disparaissent un à un dans la mort, il n'en reste qu'un debout, malade de sa disgrâce, pareil à ces vieillards que les suites de la moindre fracture emportent. Et c'est, plus haut, un drame noir de l'hérédité, le grand-père embaumé dans sa gloire, le fils détruit en quelques mois, dévoré à la gorge, le petit-fils qui paraît avoir hérité du cancer et de la couronne le jour où il a jeté sur ses épaules le manteau impérial. Quel vent de tempête balayant une dynastie et quel ébranlement dans un peuple, qui a donné tout son effort et qui ne peut que décroître!

Là-bas, sur le champs de bataille de Sedan ; j'ai senti ces choses. Il n'y a donc plus à cacher ni à excuser nos défaites. Il faut les expliquer et en accepter le terrible leçon. Une nation qui a survécu à une pareille catastrophe est une nation immortelle, invincible dans les âges. De cette page affreuse de Sedan, je voudrais qu'il en sorti une vivace confiance, le cri même de notre relèvement.

Par une nuit de lune claire, je suis monté du Fond-de-Givonne vers le plateau d'Illy, suivant les chemins creux, traversant les champs, où dorment tant de nos morts. Et il m'a semblé que tous ces braves gens se soulevaient de terre, les fantassins frappés isolément derrière une haie, les cavaliers de l'héroïque charge tombée en masse, et que tous ils avaient la joie du sacrifice utile, de la grande moisson d'espérances qui germe aujourd'hui de leur sang. "

(Zit. nach: Emile Zola, Œuvres complètes, Bd. 14, hrsg. v. Henri Mitterand, Paris 1970, S. 827-831)

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