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'Discussion sur la mixité des fonctions et les plans'
 
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Discussion sur la mixité des fonctions et les plans

La planification de Bercy se veut dialogue entre Ancien et Neuf. Les lignes directrices de l'urbanisme parisien (imbrication des fonctions, mixité sociale et espaces de caractère) ont pu être intégrées avec un succès.

Les critiques reprochent cependant que le concept de la mixité des fonctions n'ait pas été appliqué au niveau spatial (cf. PARAVINCI 1999: 406). Ainsi les fonctions seraient "séparées les unes des autres et alignées le long du parc central dans différents complexes d'immeubles" (dito). De plus, les transformations n'ont pas apporté d'amélioration quant à la situation encaissée et Bercy pourrait bien devenir un îlot pour classes aisées, car on assiste d’ores et déjà à un processus d'éviction malgré la présence de logements sociaux. A cela il faut répondre que la mixité ou la séparation de fonctions est surtout une question d'échelle, c'est-à-dire qu'elle dépend du niveau auquel commence une séparation nette: rues, pâté de maison, immeuble, étage. Plus la différenciation se fait tard, plus le degré de séparation est élevé. Il ne fait aucun doute que la ZAC Bercy est multifonctionnelle dans son ensemble. La séparation des fonctions se fait par rue ou par pâté de maison, de sorte que des unités monofonctionnelles se sont formées côte à côte. Il aurait été souhaitable que la mixité des fonctions se fasse à une plus petite échelle.

L'architecte CHAPEL (1991: 102) va encore plus loin et reproche aux projets de la ZAC de manquer totalement de perspective élargie: "Ils se limitent à des réflexions purement locales et ne concernent dans la plupart des cas qu'un unique secteur, isolé, de la ville" (dito). Selon lui, les grandes lignes du projet ne s'appuient pas sur l'estimation actuelle de la réalité urbaine, mais au contraire s'inscrivent dans la tradition haussmannienne. CHAPEL fait ici allusion à la discussion de fond concernant l'opposition des types de planification "top-down" (d'en haut) et "bottom-up" (par le bas). Du fait de la conception centraliste de l'Etat et de la planification en France en général et à Bercy en particulier, il est certain que la ZAC s'inscrit dans la tradition haussmannienne. Quelques éléments de planification "par le bas" ont cependant été intégrés, comme le montre l'exemple du long processus d'élaboration du Plan d'Aménagement de Zone (PAZ).

On ne saurait "sortir" Bercy de sa situation insulaire. Toute tentative serait vouée à l'échec, les voies ferrées et le périphérique formant des barrières quasiment infranchissables. On peut certes donner raison aux critiques concernant la mixité des fonctions, mais il ne faut pas perdre de vue que l'on a tenté de conserver la toile de fond historique du site. Il en résulte cette ligne stricte avec ses formes si peu proches de la nature, ce qui postérieurement apparaît plutôt comme un inconvénient.

Fig. 16

Juste en face du Parc de Bercy se situe la nouvelle bibliothèque nationale, au sein d'une zone de réhabilitation (ZAC Rive Gauche) destinée à être transformée au cours des prochaines années en un grand complexe universitaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

Source Internet [1]

Fig. 17

 

 

 

 

 

 

Source Internet

Au sein de la structure urbaine parisienne, Bercy représente une partie de l'Est réaménagé et formera avec la ZAC Rive Gauche un nouveau pôle tertiaire intra muros. Le Parc de Bercy doit être considéré comme un complément du grand complexe de bureaux et universitaire qui se trouvera sur l'autre rive. On observe que la transformation couronnée de succès du quartier de Bercy constitue un exemple type de la politique de réhabilitation à grande échelle à Paris. La planification d'ensemble réalisée avec le soutien d'architectes renommés a permis de faire d'un site de hangars en friche un jardin d'immeubles multifonctionnel à l'architecture ultra-moderne.