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'Secteurs problématiques de l'intégration: politique, économie et société'
 
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Secteurs problématiques de l'intégration: politique, économie et société

Politique, économie et société


Source Internet [1]

La situation concernant l'intégration de la population étrangère en Allemagne est devenue si hétérogène qu'il est difficile de faire un bilan. Le fait est que de nombreux concitoyen(ne)s non-allemand(e)s occupent aujourd'hui des postes à responsabilité au niveau communal, régional ou même national, non seulement pour leurs compatriotes, mais aussi pour la population allemande avec laquelle ils vivent en voisins. A côté de quelques succès dans le domaine de la politique, de l'éducation et de la vie active, c'est justement dans ces domaines qu'il subsiste de nombreux problèmes qui ne peuvent être résolus que si les deux côtés, tant les groupes d'immigrés que la population allemande, partagent la même vision des choses et en tirent les conséquences.

Députés d'origine turque: Lale Agkün, Ekin Deligöz, Cem Özdemir

 

Source Internet [2]

Dans le domaine de l'intégration économique, la situation est complexe. En avril 1999, la population active comptait 3,5 millions d'étrangers. Le pourcentage des actifs parmi la population étrangère était de 49%, ce qui correspond environ au pourcentage d'actifs dans la population totale de l'Allemagne. Cependant le niveau de qualification généralement plus bas des étrangers fait qu'ils occupent surtout des emplois ouvriers et assez rarement des fonctions élevées [3] .

Etrangers actifs par catégorie socio-professionnelle


Source Internet [4]

Certaines branches emploient un pourcentage d'étrangers particulièrement élevé. Ainsi les Italiens travaillent souvent dans la restauration et l'hôtellerie, les Portugais et les Turcs dans l'industrie automobile, les Espagnols dans le commerce. C'est surtout dans le bâtiment que l'on trouve les personnes originaires de l'ancienne Yougoslavie. Souvent il s'agit d'emplois non-qualifiés et de travail aux pièces et/ou en équipes (en partie de nuit). Cependant, ces dernières années le nombre des étrangers exerçant une activité libérale a augmenté. Il y a ainsi par exemple à Berlin 5.000 entreprises dirigées par des Turcs et employant au total environ 20.000 personnes, et ce dans des branches très diverses.

Pourcentage des étrangers parmi les salariés en Allemagne


Source Internet [5]

Les "niches économiques" ont joué un rôle important au début de cette évolution. Cependant avec le temps les branches dans lesquelles les étrangers travaillent se sont diversifiées. Il ne s'agit plus seulement des secteurs traditionnels comme l'alimentaire et la gastronomie; dans le secteur des services, de l'artisanat, du bâtiment, de l'industrie et de la technologie également, les étrangers enrichissent la structure de l'offre. Les Turcs exerçant une activité libérale en Allemagne sont aujourd'hui près de 60.000.

Entreprises turques en Allemagne par secteur économique


Source Internet [6]

"Le nombre des professions libérales montre que les Turc sont réagi (de manière particulièrement persistante) aux défis sociaux et les ont affrontés activement. Malgré les licenciements éclatants dans l'industrie sidérurgique et du charbon, les immigrés auxquels on avait fait appel pour cette branche, ainsi que leurs descendants, ont ainsi (re-)trouvé leur place au sein de la vie économique allemande grâce à leur propre initiative. C'est ce que prouve la dynamique économique du groupe des immigrés. Le boom des créations d'entreprises qui dure depuis le début des années 1990 a des retombées tant sur l'intégration sociale globale que sur la situation générale de l'économie et de l'emploi en Allemagne. Les entreprises turques contribuent de manière importante au soulagement du marché du travail par la création d'emplois et de places d'apprentis, paient des impôts, enrichissent l'offre de biens et de services, favorisent la concurrence sur le marché local et régional et soulagent les caisses d'assurance sociale."
Source: www.bpb.de/publikationen/7LG87X,6,0,T%FCrkische_Minderheit_in_Deutschland.html (06.12.2003)

La plus grosse entreprise turque d'Allemagne est le tour operator organisateur de voyages Öger-Tours. Le montant de son chiffre d'affaires s'élevait en l'an 2000 à 757 millions de Marks (~ 388 millions €) avec 192 salariés. Une autre grande entreprise est le Marmara Group, qui réalisa la même année avec 100 salariés un chiffre d'affaires d'environ 120 millions de Marks (~ 61,5 millions €). La HMB Bau AG Contracting réalisa avec près de 600 salariés un chiffre d'affaires de 287 millions de Marks (~ 147 millions €).
Source: www.mesken.de/stat8.htm (06.12.2003)

Öger-Tours, la plus grosse entreprise turque d'Allemagne


Source Internet [7]

Vural Öger, PDG de Öger-Tours

Malgré ces succès, il n'en demeure pas moins que les étrangers sont plus touchés par le chômage [8] que les Allemands, avec cependant des variations selon les régions. En l'an 2000, 43.000 étrangers étaient au chômage [9] , soit un taux de chômage de 16,4%, ce qui est nettement plus élevé que le taux de chômage général qui était de 7,8%. Le manque de qualification est une cause importante de cette forme d'exclusion. On constate que l'origine nationale joue un rôle important: alors qu'en l'an 2000 plus de 20% de tous les Turcs des anciens Länder étaient sans emploi, le taux de chômage parmi les Espagnols, Portugais et personnes venant de l'ancienne Yougoslavie était de 10-11%.

Etrangers au chômage (moyenne annuelle) et taux de chômage des étrangers Arbeitslosenquote der Ausländer


Source Internet [10]

Aux problèmes rencontrés sur le marché du travail s'ajoutent souvent des conditions de logement précaires qui rendent l'intégration encore plus difficile. Les étrangers ne prévoyant qu'un séjour de courte durée préfèrent en général un logement bon marché. Ils vivent dans les vieux quartiers, en partie en tant que locataires résiduels dans des maisons délabrées; les logements sont souvent mal équipés. Dans les grandes villes, la population étrangère se concentre souvent dans des quartiers proches des zones industrielles et pollués. De tels quartiers sont alors parfois surnommés "Klein-Palermo" ou Klein-Istanbul". Les Allemands à la recherche d'un logement évitent ces quartiers, de telle sorte que naissent de véritables ghettos. L'augmentation du taux de population étrangère dans ces quartiers rend l'intégration encore plus difficile. On court alors le danger de voir naître à certains endroits des sociétés parallèles qui se détournent de plus en plus de la culture de la majorité. D'un autre côté, le fait d'habiter dans de tels quartiers permet aux habitants de rester en contact et de vivre avec des gens de leur propre pays, l'anonymat de la vie dans les grandes villes et le choc des différentes cultures étant ainsi adoucis.

L'attentat incendiaire de Solingen en 1992 dans lequel cinq membres d'une famille turque périrent brûlés.


Source Internet [11]

Les statistiques en matière de criminalité [12] sont un indice supplémentaire de la problématique de l'intégration. Alors qu'en 1984 16,6% des crimes et délits commis en Allemagne l'étaient par des étrangers, en 1999 ce chiffre avait atteint 25%. Ce pourcentage est encore plus élevé [13] tant en ce qui concerne les crimes de violence que les atteintes à la propriété. Cette évolution est certainement liée à l'exclusion sociale de nombreux étrangers sur le marché du travail et dans la société. Elle est aussi un indice d'un déracinement culturel souvent visible, de la frustration et de la discrimination dans la vie quotidienne.