En raison du remodelage répété de la frontière au cours de l'histoire et de nombreux points communs dans le domaine économique (cf. plus haut), un grand nombre d'interdépendances transfrontalières au niveau des entreprises s'est déjà développé dans les branches industrielles traditionnelles telles que le fer et l’acier ou le verre et la céramique, interdépendances qui en partie subsistent encore aujourd’hui. Plus récemment, et particulièrement depuis la création du Marché Commun européen, une multitude de firmes étrangères ^[1] , notamment allemandes, s'est établie en Lorraine à proximité de la frontière.

Les bas prix des terrains, le soutien de l’État ainsi que l’offre d’une main-d’œuvre qualifiée et par comparaison moins chère incitèrent aussi bien des entreprises sarroises que des firmes par exemple du Bade-Wurtemberg et de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie à délocaliser les sites de production, voire à créer de nouvelles filiales (illustration 7).

Un peu plus de 21.000 personnes travaillent dans les 175 entreprises allemandes actuellement établies en Lorraine (VALORIS Lorraine 2002; illustrations 7 et 8). On peut noter ici que non seulement le nombre des entreprises, mais aussi celui des employés a fortement augmenté dans les cinq dernières années et plus particulièrement dans les cantons proches de la frontière (illustration 9). L’industrie automobile, y compris ses fournisseurs, joue un rôle important dans ce processus. En ce qui concerne le nombre d'employés, on constate que des entreprises du domaine des services des télécommunications (call center) ont pris, tout récemment, également de l’importance (sites de Metz et Laxou, illustration 9). Les considérations qui suivent porteront cependant surtout sur l’industrie automobile et ses fournisseurs.