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'Plans européens de la résistance française et allemande pendant la Seconde Guerre mondiale'
 
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Plans européens de la résistance française et allemande pendant la Seconde Guerre mondiale

Les groupes de résistance [1] dans les divers pays européens étaient tous caractérisés par la mise au point de conceptions parfois très détaillées concernant l'Europe. Il y aurait beaucoup à dire sur les conditions de la résistance dans les différents pays, de même sur ses diverses possibilités d'actions. En Allemagne, également un million d'Allemands fut déporté dans les camps de concentration, parmi lesquels plusieurs centaines de milliers du fait de leurs convictions politiques. Cela caractérise la difficulté qu'il y avait de construire un large mouvement de résistance. Les groupes de résistants, qui se formèrent surtout après le début de la guerre, veillèrent à garder une taille réduite et à laisser le moins possible de traces écrites. En France [2] en revanche, la résistance devint en l'espace de deux ans une sorte de mouvement de masse au sein duquel les groupes porteurs diffusaient des tracs et revues dont le tirage pouvait atteindre des dizaines, voir même des centaines de milliers d'exemplaires.

"La France libre est née du ralliement au général de Gaulle des premiers résistants partis de France: officiers, hommes politiques, membres des ambassades, professeurs éparpillés dans le monde et qui l'ont rejoint aux premiers jours. Pour que de Gaulle incarne aux yeux des alliés l'idée de la France et de la Résistance, il a fallu d'abord que, sans ressource, sans armée, il fasse admettre par l'Angleterre les buts poursuivis par la France libre. Ceux qui se sont regroupés autour de lui n'ont pas tous la même idéologie, les mêmes conceptions de l'avenir, les mêmes raisons d'opposition à Vichy. De Gaulle réussira au long des années, et non sans peine, à faire admettre par les alliés qu'il incarne la France résistante et à obtenir peu à peu les subsides nécessaires, d'abord de l'Angleterre (accord du 7 août 1940), puis des Etats-Unis qui, en 1943 incluront les Forces françaises libres dans les bénéficiaires de l'accord prêt-bail. L'U.R.S.S., en guerre à partir du 22 juin 1941, reconnaîtra à son tour la France libre."

D'après Henri MICHEL «Histoire de la Résistance» (P.U.F.)

Source Internet [3]

Les résistants allemands exilés devaient faire face au scepticisme et au rejet qui en partie étaient dus à certaines divulgations émanant de la résistance en Allemagne. Il ne fait pas le moindre doute que l'intérêt principal des résistances nationales était de mettre fin à l'occupation allemande et de résoudre les problèmes nationaux qui en France par exemple avaient conduit à la défaite de 1940. Qu'en fait dans tous les pays la question de l'unification européenne soit considérée comme la clé pour une solution à moyen et à long terme a donc une importance toute particulière. Citons Léon Blum [4] (1872-1950), chef des socialistes français, et son ouvrage "Blick auf die Menschheit" qui illustre très bien l'entrelacs d'un grand nombre de problématiques. Le texte fut écrit pendant l'été 1941 en prison, parvint un an plus tard clandestinement à l'extérieur et fut d'abord publié en français sous le titre "A l'échelle humaine". Il n'y avait encore jamais eu tant d'idéalisme, une telle disposition à renoncer aux acquis politique nationaux. Les plans comprenaient finalement tous les domaines d'une possible intégration politique, économique, sociale, militaire et culturelle. Tout ce qui aujourd'hui fait partie du débat sur l'intégration européenne avait déjà fait l'objet de réflexions à l'époque. Parallèlement se dessinaient dans la résistance italienne, française [5] et allemande [6] des différences concernant les positions de base des futurs chrétiens-démocrates d'une part et des socialistes ou sociaux-démocrates d'autre part. Tout comme après la Première Guerre mondiale, il s'agissait toujours de la question de savoir comment une intégration européenne, quelle qu'elle soit, devrait se comporter envers une communauté mondiale des Etats.