L'avenir du rôle d'un Etat comme l'Allemagne dans le système international dépend fortement de la façon dont ce système se développe d'une manière générale, si par exemple le rôle et la marge d'action des Etat dans ce système seront limités au-delà d'une certaine mesure, ou si l'Etat deviendra une sorte de modèle périmé de la politique. Cette dernière éventualité est à mon avis tout à fait invraisemblable. Cependant la part communautaire de la politiques des Etats membres va continuer à augmenter, et ce également en ce qui concerne la politique extérieure et de sécurité. Pour l'Allemagne cela signifie qu'elle devra continuer à contribuer, particulièrement au niveau financier, au processus d'intégration. Mais il en découle aussi, et bientôt peut-être même de manière renforcée, un gain d'intégration, duquel résultent un profil plus net de la politique mondiale de l'Europe et une attitude plus sûre au sein du système international; ces gains sont, si on les additionne, plus importants que les coûts qui y sont liés. Dans ce calcul ce ne sont pas seulement les chiffres qui comptent, mais aussi des influences sur l'atmosphère, résultats d'une politique symbolique, et des critères de stabilité tels qu'un haut degré de légitimité au niveau national et une crédibilité en politique extérieure. Il s'ensuit le bilan suivant: il n'existe pour la politique allemande et ses intérêts nationaux, même après le réunification, aucune alternative un tant soit peu aussi attrayante qu'une Allemagne européisée.