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'Mitterrand, "père de l'Europe"'
 
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Mitterrand, "père de l'Europe"

En 1981, les socialistes remportèrent en France les élections présidentielles et l'Assemblée Nationale passa à gauche. Contre toute attente, le nouveau président Mitterrand engagea une série de changements décisifs dans la politique européenne. A la fin des années quatre-vingt, Mitterrand  [1] apparut comme le père de l'Europe. Il assura au niveau de la politique économique et monétaire l'harmonisation à la stabilité des cours de change des pays partenaires. Son gouvernement intensifia la lutte contre l'inflation, mena une politique du franc fort, renforça l'indépendance de la banque centrale et passa d'une consolidation de la demande à une politique de l'offre. Avec l'ouverture libérale de la France, "la locomotive de l'Europe franco-allemande" se remit en route. En 1987, fut adopté l'Acte unique européen [2] , qui prévoyait le développement de l'Union politique  [3] et l'achèvement du Marché Unique [4]  fin 1992. Ce dernier refusait clairement les conceptions étatistes auxquelles la France avait longtemps donné la priorité. 

Fig. 9

Drapeau portant le symbole de l'euro et drapeaux européens

 

 

Source Internet [5]

 En outre, l'intégration européenne [6]  connut une nouvelle dynamique qui aboutit à l'accord sur le Conseil européen  [7] de Dublin en juin 1990 et à la convocation de deux conférences gouvernementales en vue de créer l'Union politique et l'Union monétaire [8] . Les résultats de ces deux conférences ont été repris dans le Traité de Maastricht [9] . En politique de sécurité, la France est à l'origine d'initiatives importantes: le socialiste Mitterrand a soutenu le gouvernement chrétien-démocrate libéral pour un renforcement du potentiel militaire de l'OTAN, très controversé en Allemagne, et confirma la nécessité d'une défense occidentale, y compris atlantique. La France intensifia la coopération avec l'Allemagne en matière de défense (manœuvres communes, Conseil de défense bilatéral, brigade franco-allemande). Malgré des positions divergentes en politique agricole, la France et l'Allemagne purent entreprendre d'importantes réformes dans la CE [10] (réforme agraire, financement de la CE, nouvelles politiques en vue d'un élargissement vers le sud). 

Le début des années quatre-vingt dix apporta pour la France un tournant décisif en matière de politique européenne. La réunification allemande [11]  menaça de disloquer l'ordre d'après-guerre, peu apprécié en France à cause du traumatisme de Yalta [12] mais tout de même accepté. Il sembla alors que la France était reléguée à la périphérie de l'Europe, alors que l'Allemagne, de par sa position géographique mais aussi politico-économique, devenait une "puissance centrale [13] " (Hans-Peter Schwarz). La stratégie française qui consistait à contrôler l'Allemagne par son intégration était ainsi mise en péril.